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Clémentine Chalançon - Peintre

Clémentine Chalançon est née en 1995. Elle vit et travaille à Lyon.

C’est en prenant connaissance de l’histoire de la peinture que j’ai commencé à remarquer lichens, taches et traces au fil des paysages parcourus. Ce sont les marmi finti de Fra Angelico1 , les oeuvres de Gilles Aillaud ou encore celles de Raoul de Keyser qui m’ont permis de leur prêter des qualités picturales.

Éblouissements et reflets, lichens, fresque s’effritant, bords de la nuit, fragments de paysages à peine identifiables : ces motifs, évanescents par nature - comme le sont les souvenirs, s’incarnent alors en peinture. Souvent, ils sont disposés en « multitude » : ensembles complexes, insaisissables, que l’on cherche à comprendre dans leur organisation globale. On s’en tient finalement à la matière des choses, à la simple perception, un détail après l’autre. Ne sachant pas vraiment ce que l’on observe, à la frontière ténue entre la figuration et l’abstraction, nos yeux cherchent à légitimer les formes, à les cerner, pour les raccrocher à une réalité. Plus nous nous éloignons, plus elles apparaissent distinctement.

« Une peinture tient lorsque le regard ne cesse d’effectuer des allers et retours entre la matière qui la compose et ce qu’elle figure. Elle fonctionne lorsque les taches s’assemblent ou se défont selon la distance à laquelle on se tient. Il faut alors mettre son corps en mouvement pour voir, et mieux promener son regard dans l’espace pictural. »

Chaque peinture présentée a pour point de départ une photographie que l’artiste a prise – quelques jours avant, ou il y a des années. L’enjeu est ensuite pour elle de détacher son regard et ses intentions du document, pour que la peinture advienne selon ses propres conditions, dans sa propre temporalité.

« Si ce document photographique m’est utile pour commencer, il est insuffisant à amener une peinture à son point d’équilibre. À un moment donné, ce qui se développe sur la toile prend le pas sur l’obéissance à l’image référente. Cela revient, en quelque sorte, à oublier le modèle : le trahir au bénéfice de la peinture ; le faire devenir peinture. »

Peindre, c’est pour elle « ajouter au monde un petit bout de monde», c’est faire peau par le geste pour donner à voir l’essence du motif.

Ses oeuvres

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